Comment (bien) s’informer


Depuis la crise du Covid, la propagande officielle et l’implication active des médias mainstream ont rendu difficile un accès à une information « indépendante, honnête et sourcée », selon l’expression de J-D Michel. Tour d’horizon non-exhaustif des nouvelles sources de la bonne information.

Le phénomène a touché quasiment tous les pays, surtout les nations dites « démocratiques » de l’hémisphère nord. Céline Pigalle, ex-directrice de la rédaction de BFM TV – elle a quitté son poste en avril 2023 pour la direction de France Bleue, un réseau de radios locales publiques françaises, un média d’Etat – Céline Pigalle, donc, l’avait même avoué à propos de la période de la pseudo-pandémie, lors d’une interview filmée : « il ne faut pas aller trop à rebours de la parole officielle ». Je sous-titre : il faut relayer le narratif d’Etat ! Cette désinformation institutionnelle n’a pas été inventée lors de la crise du covid, on le sait, à présent, mais il y a eu une tentative de verrouillage à cette occasion. Depuis, on ne compte plus les médias indépendants en ligne, ni les publications papier sur abonnement qui, avec talent et/ou naïveté, ressuscitent le journalisme de débat et d’investigation.

Métaphore informationnelle (mainstream)

Pros et gratuits

On trouve de tout en ligne, que ce soit sur des sites propres ou sur Telegram, Youtube, Rumble, Odissey, Discord, VK, Tik Tok, X ou Crowdbunker. C’est la foire à la brocante. Du bizarre, du sympa, du lourd, du délirant et, parfois, le tout dans le même média. Commençons par les pros et gratuits. Il y a l’incontournable France Soir, ex-quotidien papier boulevardier qui a failli disparaître ; il s’est réinventé sur la toile et est certainement devenu le meilleur gratuit professionnel indépendant en français. On y est mesuré et ouvert d’esprit. La polémique y est traitée avec méthode. Au rayon radio, il y a Sud Radio, dans un style haut en couleurs, avec l’inénarrable André Bercoff, et Lévy, et Carlier, et Bourdin, un plaisir, un délice à toute heure, le verbe haut, l’esprit affûté et l’œil toujours là où il ne faudrait pas. Dans un genre plus spécialisé, on trouve le très nécessaire Xavier Moreau et sa chaîne Stratpol. Il est surtout question de la Russie, de son économie et de l’opération spéciale en Ukraine On peut y visionner la rediffusion de l’Echiquier mondial, l’émission de géopolitique de M. Moreau pour Russia Today en français. S’y ajoutent encore d’autres émissions et toutes les interventions du plus célèbre français de Moscou pour d’autres médias. Dans un genre plus … franco-français, passons à TV Liberté, son téléjournal quotidien et quelques belles émissions thématiques. A l’attention des germanophones, il existe la chaîne internet suisse Hoch2.tv qui a fait le buzz récemment suite à l’interview de l’ancien conseiller fédéral Ueli Maurer, interview au cours de laquelle ce dernier a parlé de la crise covid comme d’une « hystérie sciemment attisée ».  Toujours dans la catégorie teutonne, je rajoute le Blick et son extension en ligne blick.ch, disponible en français depuis 2021. On est encore sur du média tradi’ mais qui apprécie les bons coups en relayant les informations que les mainstreams trop polis boudent. Bien évidemment, la liste est incomplète.

Pros, payants mais pas âpres au gain

Je vais être œcuménique, je vais vanter les mérites, la déontologie et le sérieux de … Mediapart ! Je n’irais pas jusqu’à partager sa ligne « gaucho-bon teint » mais je souligne les vertus de ce média capable de s’élever contre certains narratifs. Très récemment, ce titre a fermement condamné et condamne encore l’intervention militaire israélienne dans la bande Gaza. Edwy Plenel, reconnaissable à sa moustache qui frise, tout particulièrement lorsqu’il réussi à épingler un politique de droite par un bon mot, a voulu ce journal numérique parfaitement indépendant : il ne vit que des revenus générés par les abonnements. Sur le covid, toutefois, on reste sur de la pensée standard. Au 31 mars, on trouve un article titré comme suit « Covid : le sentiment d’abandon des immunodéprimés, toujours sans défense ». En deux mots, les personnes immunodéprimées se sentent en danger parce que le reste de la population tente de vivre sa vie comme avant, avant le délire des gestes barrière ! Bref. On parle néanmoins dans ce même article du peu de protection qu’offrent les vaccins-thérapies géniques. Passons à une  pensée, une parole, un verbe, une voix bien au-dessus de la mêlée, la petite friandise du dimanche, un hebdomadaire en ligne lui aussi, un produit local, quasi, du pur serbo-valaisan, j’ai nommé l’Antipresse de Slobodan Despot (il est né en ex-Yougoslavie et a grandi en Valais où il vit encore). On est sur de la syntaxe impeccable, du grand style et une hauteur d’opinion stratosphérique sans pour autant être hors sol. L’Antipresse analyse tous les grands phénomènes d’actualité que traverse l’Europe. Le propos est argumenté, enrichis de références littéraires et philosophiques d’une indiscutable qualité. On retrouve un peu de cet esprit cosmopolite et mesuré, pour ne pas dire conservateur, de la Mitteleuropa. Vous ne découvrirez pas de scandales inédits ni de révélations insolites mais de l’analyse dont le fond et la forme sont d’égale importance et qualité. Je vous recommande vivement l’abonnement version audio, tout le numéro est lu par la voix grave et bien timbrée de Slobodan Despot, le rédacteur en chef en personne.

Un dernier pro, payant et explosif pour la route

Lorsque je me suis proposé de faire une cartographie – même très parcellaire – des médias indépendants, j’avais dressé une petite liste d’une quinzaine de titres au dos d’une vieille enveloppe et je me suis dit que ce serait vite liché, deux mots pour chacun, son orientation, son format, sa  disponibilité, gratuit,  payant et ses thèmes de prédilections. Que nenni. Les nouveaux indépendants ne se laissent pas si facilement que ça mettre dans des cases. Il ne s’agit pas de produits mais de passeurs d’opinions et de vérité. Je vous promets déjà un deuxième papier la semaine prochaine sur ce sujet et vais vous laisser avec un contestataire historique de l’opinion officielle toute faite, la lettre d’information confidentielle « Faits & Documents ». Remarquez l’esperluette qui vous pose de suite votre média. « Faits & Documents » existe depuis 1996 ; son fondateur Emmanuel Ratier, décédé en 2014, était un auteur étiqueté « extrême-droite ». Soit, les origines de cette lettre mensuelle sentent légèrement le souffre mais, en France, sitôt que vous vous intéressez de trop près au linge sale des dirigeants, on vous taxe de fachiste, antisémite, etc. « Faits & Documents » est aujourd’hui dirigé par Xavier Poussard, dont le phrasé légèrement traînant est aussi célèbre que son anonymat : il ne s’est jamais montré. Il faut dire que M. Poussard, selon son propre témoignage, a dû s’exiler quelque part en Italie afin d’échapper au harcèlement et aux menaces de certains services spécialisés attachés à la présidence de la République. « Faits & Documents » est extrêmement bien documenté et déterre implacablement le plus secret des cadavres du plus discret des placards. L’affaire Jean-Brigitte Trogneux-Auzière-Macron, c’est surtout Poussard et son équipe ! Vous me direz que ça fait un peu « fouille-m… » mais ça reste de l’info pas plus beurk que la vérité de la vie de nos dirigeants. Imaginez ce que donnerait un numéro de cette publication consacré à notre ancien conseiller fédéral Alain Berset ?! La suite au prochain numéro.

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