Rien de surprenant à la crise “gouvernementale” que traverse le canton de Vaud. Mme Dittli, candidate du Centre (ex-PDC) a été parachutée au conseil d’Etat lors des élections de 2022 alors que son parti n’a pas même remporté un seul siège au Grand Conseil ! Retour sur les calculs foireux de barrage à l’UDC.

Tant va la cruche à l’eau …
A n’en pas douter, les alliés politiques de Valérie Dittli l’ont prise pour une cruche ou une potiche à poser dans un coin pour faire un peu joli. On s’est dit que la dame venue de Zoug aurait peut-être des propositions intéressantes à faire en matière de fiscalité, propositions qu’on étudierait à l’occas’ ou, sinon, qu’elle ne toucherait pas le puck et resterait sagement dans son coin à sourire et ratifier toutes les propositions de ses chefs de service. La dame (32 ans) ne s’en est pourtant pas laissé compter du haut de sa quasi totale méconnaissance du canton de Vaud et des affaires politiques, et a cru qu’elle mènerait son département comme un cabinet fiscaliste privé.
Le complexe du castor
Le castor vaudois n’a rien à envier de la débilité de ses cousins français ou allemands : il a tout bien fait barrage à la pseudo extrême droite, en l’occurrence à l’accession de Michaël Buffat, candidat UDC, au Conseil d’Etat vaudois. Pourtant, les élections s’annonçaient bien pour ce dernier, du moins pas trop mal. L’intéressé a, soit, essuyé une cabale médiatique mettant en cause sa sphère privée mais il représentait l’un des piliers du ticket bourgeois, cinq candidats pour trois partis. Frédéric Borloz, Isabelle Moret et Christelle Luisier pour le PLR; Michaël Buffat pour l’UDC et … Valérie Dittli, inconnue au bataillon et candidate d’un parti quasi disparu du paysage politique vaudois, le Centre, ex-PDC. La tactique du PLR consistait à proposer cinq candidats pour être certain d’en faire élire quatre et rafler la majorité au Conseil d’Etat. Evidemment, l’UDC représentait le maillon faible de cette alliance. Les PLR savaient pertinemment que leurs fidèles bifferaient méticuleusement le candidat Buffat et, du côté de la gauche, tous les militants socialistes bien obéissants ont rajouté le nom de la cruche, lui faire des voix et assurer l’accession à l’exécutif cantonal d’une candidate dont le parti est absent du parlement. Quoiqu’elle dise ou fasse, parle à mon …, ma tête est malade.
Une élue pas très vaudoise
Pour rappel, Madame Dittli parle un français technique avec un accent à couper au couteau, est incapable de lire entre les lignes dans la langue de Molière version vaudoise et a déposé ses papiers dans le cantons de Vaud au tout début de l’année 2022. Lorsqu’elle a été choisie pour la coalition des dupes … euh, pardon, pour le ticket bourgeois, elle était encore zougoise ! Il n’y a pas de petits profits, la taxation fiscale y est nettement plus intéressante et l’intéressée a certainement pu jouir de juteux abattements du fait de son éloignement entre son domicile (Oberägeri) et son lieu de travail, à savoir l’université de Lausanne où elle était assistante. Sans parler de l’exemption de payer la redevance Serafe et, peut-être, même des subsides pour son logement secondaire et son assurance maladie. Apparemment, ce n’est pas la probité qui étouffe l’intéressée ; on comprend mieux la sympathie du PLR pour une telle candidate ! La dame s’était même présentée aux élections communales lausannoises en 2021, avec son domicile légal zougois. Fabuleux ! et pourquoi pas le retour de leurs excellences de Berne dans le canton de Vaud ! Cette embrouille administrative a tout de même été éventée et un expert quelconque en droit est venu dire que tout était tout à fait normal !!!
Le cave se rebiffe
Soit, nous ne sommes plus à l’époque des films d’Audiard et plus grand monde ne sait que « cave », en argot, signifie personne facile à duper mais les pontes du PLR vaudois ont vraiment pris Valérie Dittli, leur créature, pour une pintade ! La dame s’est senti pousser des ailes, a voulu diriger son département comme une grande, une légitime, une vaudoise alors qu’elle n’est rien de tout cela. Le reste de l’histoire tient du coup fourré autour de rabais fiscaux pour super-riches, rien qui n’intéresse la plèbe. Et on vient assassiner médiatiquement cette pauvre Madame Dittli qui, apparemment, n’a toujours pas compris qu’elle n’avait strictement aucun rôle à jouer dans son élection ni dans la gestion de son dicastère. Les jeux sont faits, la presse officielle a reçu l’autorisation de l’étrier et l’UDC, le cocu de l’histoire, n’est pas même montée au créneau, dénoncer l’arnaque de l’alliance en bois des dernières élections. Ce sont bien les seuls à croire encore dans l’existence de ce pseudo bloc bourgeois. Mme Dittli aura, au moins, eu le mérite de sa naïveté et croire qu’elle pouvait gouverner en toute légitimité.
La suite ?
La clique PLR est bien embarrassée, elle risque une élection complémentaire si sa cruche postiche claque la porte. Ils seront obligés de proposer un candidat UDC ou de tomber le masque avec un quatrième PLR au gouvernement vaudois !? ou, ce qui leur semblerait préférable, adouber la candidature d’un socialiste en échange de quelques juteux arrangements dont le peuple vaudois sera la dupe.