Le Conseil fédéral passe outre de nombreux avis qu’il avait sollicités et ne veut plus financer les dépistages Covid.
Le Parlement devra trancher.
Fin avril, le Conseil fédéral proposait que dès le 1er janvier 2023, ce soit aux Cantons de financer les tests de dépistage Covid.
«Êtes-vous d’accord avec la prise en charge par les Cantons dès 2023?» demandait le gouvernement.
Non, ont répondu les Cantons à l’unanimité, de l’aveu même du Conseil fédéral.
Non, a répondu l’Association des laboratoires médicaux.
Non, a répondu Travail-Suisse.
Non, a répondu Pharmasuisse.
Non, a également répondu Economiesuisse.
Non, mais en fait, oui…
Et qu’a donc décidé le Conseil fédéral le vendredi 3 juin ?
Oui.
«À partir du 1er janvier 2023, les Cantons devront prendre en charge les coûts des tests».
Il avait tout de même à ses côtés quelques soutiens, notamment ceux de l’Union suisse des arts et métiers, de l’Union patronale suisse et de l’UDC, qui plaidait même pour que les tests soient à charge de celles et ceux qui se feront dépister, «sauf en cas d’obligation de présenter un certificat Covid en Suisse, où les Cantons devraient payer», selon le parti.
Petite concession.
Seule concession octroyée par le Conseil fédéral, il accepte de conserver «la responsabilité de définir la stratégie de tests et la facturation», mais seulement trois mois de plus.
«Dès le 1er avril 2023, les cantons reprendront la responsabilité complète du système de dépistage», maintient-il.
Argument invoqué pour cette décision:
«Le Conseil fédéral a mis fin à la situation particulière et les Cantons assument donc à nouveau la responsabilité principale dans le domaine de la santé, la Confédération assume les tâches qui lui incombent conformément à la loi sur les épidémies».
Le Parlement aura le dernier mot.
Le Parlement votera sur les propositions du Conseil fédéral, qui visent à prolonger certaines dispositions de la Loi Covid au delà de leur échéance actuellement prévue à la fin 2022.
Par exemple, la Confédération demande la prolongation de la compétence d’émettre des certificats Covid, invoquant «la liberté de voyage». Même si, bien évidemment, cette compétence sera également valable à l’intérieur du pays.
«De même, les bases légales de l’application « SwissCovid » (à ne pas confondre avec le « Certificat Covid »), désactivée depuis le 1er avril 2022, resteront en vigueur. Le logiciel pourra alors être réactivé si besoin en hiver 2023-2024», dit le Conseil fédéral.